RTE a ouvert une consultation publique sur le cadrage et les hypothèses de l’étude du bilan prévisionnel 2035.

 

Enjeux de l’étude : Le bilan prévisionnel du système électrique apparaît de plus en plus comme un élément important dans le débat public. À ce titre, il a vocation à prendre en compte les principaux enjeux de la politique énergétique, et donc à étudier un scénario d’évolution du système électrique qui permette d’assurer la sécurité d’approvisionnement et qui soit en ligne avec notre trajectoire de décarbonation.


Au périmètre de l’étude, la problématique de la sécurité d’approvisionnement est l’enjeu principal. Elle nécessite une attention particulière en matière d’analyse du passage des pointes de consommation, et de la capacité du système électrique à y répondre, y compris dans des scénarios plus défavorables où tous les objectifs (ex : rénovation énergétique) n’ont pas été atteints.


L’enjeu de résilience identifié par RTE apparaît comme particulièrement important compte tenu des facteurs de risque auxquels fait face le système énergétique et plus largement le système économique. Les aspects dits de « mondialisation contrariée » ressortent certainement comme une des priorités à cet égard, compte tenu du regain des tensions internationales et de leur impact sur les chaînes d’approvisionnement. Pour autant, la prise en compte de cet enjeu doit également intégrer les facteurs de risque nationaux, au premier rang desquels la disponibilité effective du parc nucléaire existant, et au niveau européen, notamment le niveau des marges d’imports électriques disponibles.


L’électrification accrue d’un certain nombre d’usages apparaît comme un axe important dans l’atteinte des cibles de décarbonation, compte tenu du faible contenu carbone du mix électrique français. Pour autant, même une trajectoire ambitieuse d’électrification importante pour atteindre la neutralité carbone fait ressortir une part de l’électricité dans le mix énergétique de l’ordre de 50 %. Il convient donc de faire ressortir clairement l’ensemble des solutions de décarbonation, dont notamment le potentiel que représente le développement des filières gaz renouvelables et bas-carbone.


La prise en compte de l’opportunité de décarbonation associée aux gaz renouvelables et bas-carbone est particulièrement cruciale à l’horizon 2030. En effet, les objectifs de réduction des émissions de CO2 découlant du paquet « Fit for 55 » nécessitent une accélération de l’effort de décarbonation sur une période pour laquelle les marges de manoeuvre additionnelles en matière de capacités de production d’électricité bas-carbone apparaissent limitées sans accélération accrue sur les filières renouvelables électriques1. A contrario, les filières de gaz renouvelables et bas-carbone disposent d’un potentiel d’accélération important à cet horizon. Ainsi, s’il est pertinent que l’étude se projette à horizon 2035, il sera important qu’elle détaille précisément les enjeux associés au point de passage 2030. L’atteinte d’une part de 20 % de gaz renouvelable en 2030 a vocation à faire partie d’un des scénarios retenus.


En tout état de cause, la complexité des analyses à mener plaide pour qu’un temps suffisant soit dédié à la modélisation et à la concertation avec les parties prenantes, afin que le résultat puisse utilement contribuer aux débats relatifs à la prochaine PPE.