Les gaz verts, une énergie renouvelable d’avenir

D’après la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte promulguée en août 2015, 10% du gaz consommé en France devra être d’origine renouvelable d’ici 2030. Dans ce contexte, la production d’énergies renouvelables est en plein essor sur notre territoire, à commencer par les gaz verts (ou biogaz). Découvrons ensemble comment cette filière est-elle produite, utilisée et quels en sont les enjeux et les impacts économiques et écologiques ?

Qu’est-ce que le gaz vert ?

Le gaz vert, également appelé biogaz, est un gaz produit à partir de la fermentation de matières organiques provenant de divers intrants : 

  • des déchets ménagers,
  • des déchets agricoles (lisiers, déjections animales),
  • des boues de stations d’épuration,
  • certains déchets de l’industrie agroalimentaire (par exemple, les graisses animales).

La composition du gaz vert varie en fonction du type d’intrant et de son traitement. Mais, généralement, le biogaz est essentiellement composé de gaz carbonique inerte, de méthane (représentant 50 à 70% de sa masse), de sulfure d’hydrogène ; d’eau et d’impuretés diverses.

Comment le biogaz est-il produit ?

Le biogaz est obtenu par méthanisation, un processus de dégradation de matières organiques par des bactéries en absence d’oxygène.

La production de biogaz se décompose en quatre étapes :

  • Collecte : les déchets organiques sont triés et stockés dans des cuves appelées méthaniseurs ;
  • Méthanisation : les déchets organiques sont chauffés à 37°C et brassés pendant un à deux mois. Leur fermentation génère en fond de cuve un dépôt, le digestat, et émet du biogaz, comparable dans sa composition au gaz naturel.
  • Injection : par filtration et épuration du biogaz, on obtient du biométhane. Après une phase d’odorisation et de contrôle qualité, le biométhane peut être injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel.
  • Valorisation : la méthanisation produit du digestat, un engrais naturel qui peut être épandu sur les terres agricoles et du biogaz qui, après traitement, peut directement produire de l’énergie électrique ou de la chaleur par combustion.
    Quant au biométhane, il est injecté dans le réseau de distribution de gaz de ville pour une utilisation comparable au gaz naturel ou utilisé comme carburant dans des véhicules adaptés.

Bon à savoir : la France compterait plus de 700 installations produisant de l’électricité à partir de biogaz, correspondant à une puissance totale installée de 470 MW.

Quelles sont les différentes utilisations du biogaz ?

Le biogaz peut être utilisé pour tous nos besoins du quotidien, à savoir :

  • L’électricité : par combustion, le biogaz permet de produire de l’électricité avec un très bon rendement, tout en générant moitié moins de rejets de gaz à effet de serre qu’une centrale électrique au charbon ou au gaz.
  • Le chauffage : le biogaz peut être utilisé pour le chauffage domestique et d’infrastructures comme une piscine ou une serre.
  • Carburant écologique : sous sa forme bio-GNV (gaz naturel pour véhicules) et BioGPL, le gaz vert peut être utilisé comme carburant. Il a l’avantage de n’émettre aucune particule fine et bien moins de CO2 que le diesel. Par reformage du biogaz, il est également possible de produire de l’hydrogène vert destiné à alimenter les véhicules à pile à combustible.

À noter : chaque tonne de déchets méthanisés peut générer 170 kWh d’énergie électrique et 340 kWh d’énergie thermique.

Biogaz : des enjeux économiques et écologiques

Le gaz vert est une alternative écologique et renouvelable au gaz naturel provenant d’énergies fossiles qui, elles, ne sont pas inépuisables. D’ailleurs, les ressources en gaz naturel pourraient être entièrement épuisées au cours du siècle prochain.

Or, d’après une étude de l’ADEME publiée en 2018, les ressources de biogaz sont tellement importantes que la production de gaz renouvelable en France pourrait couvrir l’ensemble de nos besoins à l’horizon 2050.
Les enjeux du gaz vert en faveur de l’environnement, du développement d’une agriculture durable et de l’économie circulaire sont considérables car la filière permet :

  • De recycler de très grandes quantités de déchets de notre société de consommation ou des rejets agricoles tout en produisant une énergie renouvelable.
  • De réduire de 10 à 30% nos émissions de gaz à effet de serre (CO2) et d’améliorer de fait la qualité de l’air.
  • De générer un engrais naturel de très bonne qualité, le digestat, remplacer les engrais chimiques et favoriser la production agricole.
  • De générer un complément de revenus pour les agriculteurs.
  • D’encourager l’économie locale en favorisant le développement d’entreprises et la création de nombreux emplois.