Olivier Heurtin, président de Dunkerque LNG et de Gaz-Opale, administrateur de France gaz

Alors que l’année 2022 a marqué un tournant majeur pour le marché du GNL, quelles sont les perspectives actuelles pour le marché et notamment pour le terminal méthanier de dunkerque ?

En 2022, le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) a connu un tournant décisif, principalement en raison de la crise énergétique en Europe et de la réduction des approvisionnements en gaz naturel russe. Aujourd’hui, les perspectives pour le marché du GNL restent solides, avec une demande mondiale en augmentation, notamment en Asie et en Europe, où la diversification des sources d’approvisionnement est devenue essentielle. La capacité de production est en hausse, avec de nombreux projets en développement aux États-Unis et au Qatar.

Le terminal méthanier de Dunkerque joue un rôle stratégique renforcé dans la sécurité énergétique de l’Europe, notamment grâce à sa connexion aux marchés français et belge. En 2022, le terminal a su répondre aux défis grâce à l’investissement et au professionnalisme des équipes, ce qui a permis d’augmenter la capacité de regazéification de plus de 10 %.

Pour l’avenir, les terminaux méthaniers, en particulier celui de Dunkerque LNG, ont un rôle essentiel à jouer dans la transition énergétique. Nous explorons des options pour accueillir des gaz renouvelables afin de répondre aux défis et saisir les opportunités à venir.

Vous êtes président de Dunkerque LNG, dont l’actualité est notamment portée par le projet D’Artagnan. Le projet vient de recevoir le soutien de la Commission européenne, que va apporter cette étape selon vous ? 

En tant que président de Dunkerque LNG, je suis particulièrement heureux de l’appui de la Commission européenne pour le projet D’Artagnan. C’est la première fois qu’un projet d’infrastructures CO₂ en France reçoit le soutien de l’Union Européenne. Ce soutien témoigne de l’implication, de l’expertise et de l’esprit de collaboration de tous les partenaires du projet ainsi que des acteurs du territoire, tels que le Grand Port Maritime de Dunkerque et les élus locaux. Ensemble, nous avons un impact positif.

D’Artagnan s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Cap Décarbonation », visant à réduire les émissions de CO₂ de 1,5 million de tonnes par an dans le bassin industriel de Dunkerque et ses environs. Le projet comprendra une canalisation d’Air Liquide pour transporter du CO₂ depuis les sites de captage (Eqiom et Lhoist) jusqu’à un terminal CO₂, situé à proximité immédiate du terminal méthanier, afin de le liquéfier et le charger sur des navires.

Le soutien de la Commission européenne représente une avancée majeure pour le projet D’Artagnan. Cette étape renforce notre image d’entreprise innovante en matière de technologies vertes, stimulant l’économie locale et accroissant notre attractivité à l’international. Nous sommes impatients de poursuivre cette dynamique positive et de concrétiser les bénéfices de ce projet ambitieux pour l’ensemble de nos parties prenantes.

Le 1er juillet, vous rejoignez le conseil d’administration de France gaz, suite à votre élection. Quelles sont vos souhaits et vos attentes vis-à-vis de ce nouveau rôle ?

En rejoignant le conseil d’administration de France gaz à partir du 1er juillet, suite à mon élection, je suis honoré et enthousiaste de pouvoir contribuer activement à l’évolution du secteur gazier en France.

J’ai à cœur avec ce nouveau rôle de travailler au renforcement de la sécurité énergétique, de promouvoir l’innovation et de développer des partenariats solides. Comme nous le démontrons chaque jour avec les équipes du terminal de Dunkerque, les gaz sont et resteront des piliers du développement de notre économie et de la transition énergétique : grâce au biométhane aujourd’hui et demain le CO2 ou encore l’hydrogène. Je suis convaincu que, collectivement, nous pouvons faire progresser l’industrie gazière française vers un avenir plus sûr, plus vert et plus prospère.