Quel est le rôle de la Commission GNL ?

La Commission réunit des représentants des membres de France gaz actifs en France dans le domaine du GNL. Elle a pour objectif de promouvoir l’activité GNL dans notre pays, d’aider France gaz à formuler ses contributions aux réflexions législatives et réglementaires impactant cette activité, d’informer ses membres sur l’actualité et les évolutions des marchés européen et mondial du GNL.
Elle souhaite contribuer à crédibiliser l’utilisation du GNL dans de nouveaux secteurs en France. A titre d’exemple elle a accompagné la rédaction d’une charte sécurité et bonnes pratiques dans le transport routier du GNL ainsi que d’un guide de maîtrise technologique des stations satellites GNL.
Dans le contexte de la transition énergétique elle est un forum de partage sur les innovations de l’industrie : on peut citer le développement du bioGNL à destination principalement du secteur de la mobilité, l’accueil de molécules décarbonées dans les terminaux méthaniers, l’utilisation des terminaux méthaniers pour l’export de CO2 liquide.
Elle collabore étroitement avec France Gaz Maritime qui œuvre à la transition énergétique dans le transport maritime.

Quelles sont les évolutions du marché du GNL en France et en Europe dans le nouveau contexte énergétique, et dans quelles mesures les infrastructures en place permettent-elles d’y répondre ?

Le nouveau contexte géopolitique, traduit depuis 18 mois par une très forte réduction des livraisons de gaz pipe d’origine russe en Europe, a révélé le rôle prépondérant que peut jouer le GNL dans la sécurité d’approvisionnement en énergie de l’Europe. Il avait joué un rôle similaire au début de la dernière décennie en permettant au Japon de faire face à la forte baisse de sa production d’électricité d’origine nucléaire suite à l’accident de Fukushima.
Ainsi l’Europe a, sur une période de temps relativement courte, quasiment doublé ses importations de GNL et réussi à inverser les flux historiques de gaz, pour passer des sens est-ouest et nord-sud à ouest-est et sud-nord. Ce grâce à des infrastructures existantes, avec des capacités disponibles, notamment les terminaux de réception de GNL en France et en Espagne, et aussi à la capacité qu’ont eue leurs opérateurs à en maximiser l’utilisation, voire à en reconfigurer le fonctionnement, comme par exemple pour les inversions de flux sur les liaisons gazoduc France-Espagne ou Allemagne-France à Obergailbach.
A cela se sont ajoutées l’installation et l’entrée en opération, parfois en quelques mois seulement, de nouveaux points d’entrée de GNL en Hollande, en Allemagne, en Italie, en France et aussi dans le nord-est de l’Europe, sous forme d’unités flottante de réception et de regazéification, les FSRU. C’est une particularité et un atout de l’industrie du GNL que de pouvoir réagir de manière efficace à une crise d’approvisionnement en mobilisant à la fois les moyens logistiques et les volumes nécessaires.
Ainsi alors que le GNL représentait 40% des importations de gaz de la France en 2021, ce ratio a maintenant atteint 75%. Au niveau européen la contribution du GNL est passée de 25% à près de 50%.
La France et ses industriels gaziers ont joué et continuent à jouer un rôle important dans l’adaptation de notre pays et de l’Europe à cette nouvelle donne.

Quelles sont les perspectives de l’industrie du GNL en matière de décarbonation ?

La réduction de ses émissions de gaz à effet de serre est une priorité pour l’industrie du GNL. C’est notre responsabilité d’être transparents, exemplaires et performants sur tous les maillons de la chaîne GNL : production, liquéfaction, transport et régazéification. De multiples initiatives sont à l’étude ou lancées dans ce domaine, afin de réduire les émissions de méthane et de CO2 tout au long de la chaîne. On peut citer :

  • l’électrification des process amont et liquéfaction, avec de plus en plus d’électricité d’origine renouvelable,
  • les projets de capture et de stockage du CO2, natif ou produit par le process, notamment la liquéfaction,
  • les efforts de réduction des émissions du transport maritime : réduction du boil off gaz, un premier test lancé récemment de capture du CO2 sur un méthanier, les recherches en matière propulsion vélique,
  • la recherche et la réduction des fuites de méthane sur toutes les étapes de la chaîne.

Enfin et tout aussi important, le gaz naturel, lorsqu’il est utilisé en substitution du charbon ou du fioul dans la production électrique ou dans d’autres usages, contribue significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Grâce à sa disponibilité et à sa flexibilité de destination, le GNL a un rôle critique à jouer en matière de décarbonation, il est au cœur de la transition énergétique.