Quelle est la mission de la société EQTEC et quel est votre rôle ?

Les déchets sont une ressource omniprésente et quasiment illimitée. La mission d’EQTEC est de les transformer de manière propre et durable en énergie et en biocarburants et passer ainsi d’une ère fossile mondialisée à un avenir local, circulaire et renouvelable.

Je suis le directeur général d’EQTEC France, une société du groupe EQTEC chargée d’adresser les demandes de nos clients et prospects français et francophones, qu’ils soient issus des secteurs de l’énergie, de l’industrie, de la finance, du secteur public ou de celui de l’économie mixte. Nous exécutons la mission d’EQTEC en France, en rassemblant des parties prenantes des secteurs privé et public pour faire émerger et exécuter des projets où la technologie EQTEC deviendra le cœur du process. Enfin, en tant que filiale française d’un groupe européen, nous souhaitions pleinement participer à l’effort national de réindustrialisation, à la décarbonation du mix énergétique notamment en « industrialisant » la production de biogaz en adéquation avec les objectifs de la PPE et enfin de contribuer à la souveraineté énergétique et donc démocratique de notre pays.

Quelles sont les priorités d’EQTEC pour cette fin d’année ainsi que pour l’année 2024 ?

Notre intention stratégique est de devenir leader dans la fourniture de technologie intégrée de production et d’épuration des gaz de synthèse de taille moyenne (10 à 30 MW) principalement pour des projets de gaz naturel de synthèse (biogaz et gaz bas-carbone) et pour les biocarburants liquides. A l’international nous avons livré cet été une centrale de pyrogazéification pour cogénération d’une capacité d’1 MWe en Toscane et en France, dans le Doubs (25), nous redéveloppons avec le Groupe Idex une centrale de cogénération de 7.5MWe dont les travaux devraient démarrer l’année prochaine. En termes de recherche, notre collaboration depuis 2015 avec l’Université de Lorraine (laboratoire ERBE-LERMAB/INRAE) nous a permis cette année de démontrer notre capacité d’obtenir sur une installation semi-industrielle, un gaz de synthèse destiné à des projet de méthanation catalytique, sans azote et de très bonne qualité à partir d’un intrant aussi complexe que le bois B.

S’agissant du méthane de synthèse nous sommes actuellement impliqués dans deux projets en Irlande et dans six projets en Italie. En France, nous attendons début 2024, la publication de l’appel à projet biométhane de synthèse porté par l’ADEME, pour lequel nous sommes positionnés au travers de trois projets :

  • Limoges Métropole (87) qui fait i) l’objet d’une AMI dont nous sommes sorti co-lauréat avec le Group Idex puis ii) d’un accord de subvention récemment signé avec GRDF et Limoges Métropole.
  • Biogaz Gardanne sur le site de la centrale thermique de Provence (13) pour un projet de transition énergétique et sociale d’un ancien site charbon et pour lequel nous avons reçu le soutien de l’Etat
  • et enfin en tant que fournisseur de la technologie de gazéification/ épuration des gaz de synthèse pour un projet porté par GazelEnergie sur le site de l’ancienne centrale de Lucy à Montceau les Mines.

Pourquoi avoir rejoint l’association France gaz en tant que membre ?

Lors de notre installation en France fin 2021 nous avons immédiatement adhéré au club pyrogazéification animé par l’ATEE, qui fait un travail formidable pour les entreprises impliquées dans l’ensemble du secteur de la pyrolyse et de la gazéification. En revanche, la nature de nos projets en développement très axés vers la production de méthane de synthèse, nous a très fortement incité à rejoindre l’association France gaz qui est extrêmement bien établie en France et dans le monde et qui sera parfaitement à même de nous aider.  Nous travaillons déjà avec certains grands acteurs nationaux adhérents de France gaz et il nous paraissait important de pouvoir nourrir un dialogue peut être un peu différent avec eux et d’autres au sein de France gaz. Enfin, nous avons été chaleureusement accueillis par le Président Leroy et ses équipes et nous comptons effectivement apporter à la réflexion collective notre contribution comme ETI innovante (cleantech) en collaboration avec nos confrères d’Enosis.